Un rapport récent, qui a révélé qu’une étude révolutionnaire de 2006 sur la protéine amyloïde-β, largement utilisée pour guider la recherche sur la maladie d’Alzheimer, pourrait avoir été falsifiée est choquant pour la communauté de la démence. Des années d’investissements importants et de recherche seront perdues si les allégations s’avèrent vraies. Malheureusement, les statistiques nous disent que les tendances actuelles de croissance du nombre de personnes atteintes de démence et leur impact sur l’économie présentent une trajectoire insoutenable. Les chiffres sont stupéfiants :
- Au Canada, on estime que d’ici 2033, il y aura un million de personnes atteintes de démence, soit le double du nombre de cas connus en 2014.
- Les coûts directs de la démence pour l’économie canadienne ont été estimés à 12 milliards de dollars en 2020 et devraient augmenter à 16,6 milliards de dollars d’ici 2031.
- Les soignants de personnes atteintes de démence font face à des niveaux de détresse plus élevés que ceux qui s’occupent d’autres personnes âgées. En 2018, l’Institut national sur le vieillissement a estimé que les coûts associés à la prestation de soins représentaient environ 1,3 milliard de dollars par an en perte de productivité, en absentéisme et en roulement pour les employeurs canadiens.
Nous sommes dans une course contre la montre pour minimiser les tendances à la croissance afin de maîtriser à long terme le niveau des soins et des coûts. Cela peut être accompli si le nombre de nouveaux diagnostics est réduit et que des thérapies qui atténuent et éliminent les symptômes sont mises à la disposition des patients. L’augmentation des investissements dans la recherche et les services dans ces domaines offre un espoir raisonnable que la trajectoire de croissance de la démence soit infléchie vers le bas.
En tant qu’organisation caritative fédérale à but non lucratif préconisant des stratégies de prévention de la démence, Espoir pour la démence a offert un cadre pour infléchir la courbe vers le bas, sur la base d’informations issues de la recherche. Le cadre intègre des stratégies pour la prévention, la décélération et l’inversion des symptômes et propose des services qui devraient être fournis à coût abordable au sein du système de santé, comme suit :
- Prévention primaire : améliorer la santé globale de la population grâce à des stratégies de prévention primaire qui visent à réduire le nombre de diagnostics évitables par l’éducation, le dépistage proactif régulier, ainsi que par l’atténuation et la gestion des risques dans la population générale.
- Prévention secondaire : ces stratégies ciblent les groupes à risque et impliquent des mesures de décélération des symptômes telles que la modification de la nutrition, des activités d’évaluation et de stimulation pour retarder le déclin cognitif et préserver la santé des personnes diagnostiquées avec une déficience cognitive légère.
- Prévention tertiaire : Établir un fonds dédié aux secteurs public et privé pour la recherche prometteuse et les essais cliniques sur les thérapies de ralentissement et d’inversion des symptômes.
L’aggravation de la pression exercée par la démence sur notre système et nos ressources de soins de santé déjà affaiblis, ainsi que sur l’économie, rend impérative et urgente une action concertée. Nous appelons les décideurs politiques, les chercheurs, les professionnels de la santé, les intervenants et le secteur privé à s’unir afin de défendre et d’agir pour faire de la prévention de la démence une priorité nationale des soins de santé et de garder vivant l’espoir d’un remède !